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Pierre Mignard, né à Troyes le 7 novembre 1612 et mort à Paris le 30 mai 1695 il fut un peintre français.
Tout d'abord destiné à la médecine, il entre en 1624 dans l'atelier du peintre Jehan Boucher à Bourges. De retour à Troyes, il travaille chez un sculpteur nommé François Gentil avant de partir pour Fontainebleau - capitale des arts de l'époque - où il étudie Le Primatice, Le Rosso et Fréminet. Il peint la chapelle du château de Coubert-en-Brie pour le maréchal de Vitry qui le prend sous sa protection et l'emmène à Paris où il devient l'élève de Simon Vouet et rencontre Charles Le Brun (bien plus tard les deux hommes seront en situation de rivalité ouverte), Eustache Le Sueur, et Du Fresnoy avec qui il se lie.
En 1635 il part pour Rome où il rencontre Poussin et Anna Avolara, fille d'un architecte, dont il s'éprend mais qu'il n'épousera qu'en 1660 à la suite d'obstacles divers. Devenu célèbre à Rome, il est naturellement rappelé en France par Louis XIV en 1657. Sur le chemin de Paris, il rencontre Molière à Avignon et devient un des rares intimes de la troupe qui ne soit pas comédien. Molière composera en 1669 une éloge (poème de la Gloire du Val-de-Grâce) de son chef d'oeuvre, le Dôme du Val-de-Grâce, commandé en 1663 par Anne d'Autriche et qui lui est payé 35 000 livres.
Mignard partage sa carrière entre le portrait - il est la coqueluche des grandes dames du royaume pour cela - et les grandes compositions décoratives. Il peindra notamment au château de Versailles. En juin 1687, il est anobli par le roi qui, en 1690 – à la mort de Le Brun – le nomme son premier peintre, en fait le directeur des manufactures royales et le fait d'office entrer à l’Académie royale de peinture et sculpture et y siéger comme directeur.
À sa mort on fit à Mignard de grandes funérailles à l'église Saint-Roch et il fut enterré aux Jacobins. Il avait eu quatre enfants. Sa fille Catherine épousera en 1696 le comte de Feuquières.
Au vu de ses Madones aux airs inspirés et de la mièvrerie parfois attribuée à sa peinture, un rapport s'est établi entre son nom et l'adjectif « mignard » ou le mot « mignardise », dérivés péjoratifs de « mignon ». Il reste pourtant un des plus célèbres peintres classiques français : ami des beaux esprits de son temps (outre Molière, citons La Fontaine, Racine ou Boileau), on lui doit des portraits de Molière et Bossuet, de la princesse Palatine, de la duchesse de Châtillon, de la comtesse de Fiesque, de Julie d'Angennes, de Mlle de Montpensier, de Mlle de Valois et de la grande-duchesse de Toscane, de Mme de la Sablière, de la duchesse de Brissac, de la duchesse de Ventadour, de Mme de Montespan, de Mlle de La Vallière, de Mme de Sévigné, de Mlle de Grignan, de Mlle de Fontanges. Il a par ailleurs peint dix fois Louis XIV.
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